L’inclusion doit faire partie des engagements prioritaires dès la petite enfance. Selon les dernières estimations de l’Institut de statistique de l’UNESCO, le nombre d’enfants de moins de 6 ans non inscrits au pré-primaire a diminué au cours de la dernière décennie, passant de 52,1 millions, en 2009, à 47,2 millions, en 2018. Malgré cette avancée, cette situation reste très préoccupante, compte tenu de la relation entre l’accès aux services d’éducation inclusive et de protection de la petite enfance et le développement, le bien-être de l’enfant et la réussite scolaire. Les services à la petite enfance visent à accueillir tous les enfants, dans un souci d’égalité, mais si les plus vulnérables d’entre eux sont exclus et ne sont pas prioritaires, cet objectif risque d’être compromis. De nombreux enfants n’ont pas accès à l’éducation, en raison de leur handicap, de leur origine ethnique, de leur condition socio-économique, de leur situation géographique, de leur langue maternelle, de leur statut de réfugié ou de déplacé, ou d’un contexte de crise humanitaire. La pandémie de COVID-19 a exacerbé cette situation et, aujourd’hui plus que jamais, il devient indispensable de poursuivre et d’intensifier le plaidoyer et les efforts visant à assurer un droit universel à une inclusion dans l’éducation dès la petite enfance.Il importe de mobiliser les divers acteurs de l’inclusion, en vue de réaliser l’Objectif de développement durable 4 (ODD 4) et ses cibles relatives à la petite enfance.
Cette publication présente des données qualitatives et quantitatives et des réflexions orientées vers l’action, appelant à l’engagement mondial renouvelé en faveur de l’inclusion dès la petite enfance. Ses arguments se fondent sur la consultation d’experts, de praticiens et d’universitaires de divers pays et sur des activités de recherche documentaire récentes. Elle s’adresse aux décideurs politiques, aux gestionnaires des programmes et structures d’éducation et de protection de la petite enfance, aux intervenants, aux partenaires de développement, aux familles et aux institutions de recherche.Elle recommande aux décideurs politiques des mesures à prendre en concertation avec les acteurs concernés ainsi que des pistes d’intervention, dans la perspective de rendre l’éducation et la protection de la petite enfance (EPPE) plus inclusive. Ses propos s’appuient sur des exemples inspirants provenant de différents pays et sur des résultats de recherche.
Cette publication vise à soutenir l’action des divers intervenants impliqués et engagés en faveur d’une inclusion dans l’éducation dès la petite enfance.
Dans une résolution adoptée par consensus le lundi 12 juillet, et parrainée par 54 États, le Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies a réaffirmé sa reconnaissance des Principes d'Abidjan sur le droit à l'éducation, exhortant les États à agir contre la commercialisation de l'éducation, et a demandé aux Nations Unies de travailler avec le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) afin de les mettre en œuvre.
Cette résolution est la deuxième que le Conseil des droits de l'Homme adopte en reconnaissance des Principes d'Abidjan, après une précédente en 2019, et s'ajoute à la reconnaissance similaire de toutes les grandes institutions mondiales et régionales de droits humains et de titulaires de mandat en matière de droit à l'éducation.
L'enseignement public est souvent critique comme étant inefficace et inefficient. Cependant, lorsque des lacunes dans l'enseignement public sont identifiées, elles peuvent souvent être attribuées non pas à un manque de compétence, mais a un manque de volonté politique. En examinant sept exemples d'enseignement public dans les pays en développement, cette recherche montre que, contrairement aux idées reçues, l'enseignement public peut être l'approche la plus efficace, efficiente et transformatrice de l'éducation et, surtout, qu'il est possible de développer un enseignement public de qualité partout, y compris dans les pays du Sud.
Le 29 octobre 2021, le Conseil de sécurité de l'ONU, composé de 15 membres, a adopté une résolution unanime, saluée comme la première du genre, qui condamne les attaques contre les écoles, les enfants et les enseignants et exhorte les parties en conflit à protéger immédiatement le droit à l'éducation. Il est important de noter que la résolution rend explicites les liens entre l'éducation, la paix et la sécurité.
L’avenir de l’humanité sur la planète est, nous le savons aujourd’hui, compromis. La pandémie a eu au moins le mérite de démontrer combien nos existences sont fragiles et combien nos destins sont inextricablement liés. Il est nécessaire et urgent désormais, d’agir collectivement pour changer de cap et réinventer notre avenir. Dans ce tournant, l’éducation jouera un rôle crucial pour sa capacité, universellement reconnue, à provoquer le changement. Mais pour jouer son rôle, elle devra surmonter un double défi : honorer, d’une part, sa plus vieille promesse, c’est-à-dire d’être effective et d’assurer le droit à une éducation de qualité pour chaque enfant, chaque jeune, chaque adulte partout à travers le monde ; et, d’autre part, assumer entièrement son potentiel transformateur, afin d’ouvrir la voie vers un avenir collectif durable. Pour y parvenir, il convient de s’engager dans un nouveau contrat social pour l’éducation, qui permette de corriger les injustices tout en transformant l’avenir.
Ce nouveau contrat social doit être enraciné dans les droits humains et être fondé sur les principes de non-discrimination, de justice sociale, de respect de la vie, de la dignité humaine et de la diversité culturelle ; il doit aussi s’appuyer sur une éthique de la sollicitude, de la réciprocité et de la solidarité ; il doit enfin renforcer l’éducation comme projet public et un bien commun de l’humanité. Le présent rapport, préparé durant deux ans et qui a pu s’appuyer sur une consultation mondiale de près d’un million de personnes, invite les gouvernements, les partenaires et les citoyens du monde entier à élaborer un nouveau contrat social en faveur de l’éducation, pour construire un avenir pacifique, juste et durable pour toutes et tous.
Les conceptions, les principes et les propositions avancés ici ne constituent qu’un point de départ. Seul un effort collectif pourra les traduire en actes et les adapter aux situations locales. Il existe en effet de vraies lueurs d’espoir. Ce rapport essaie de les ressaisir afin que l’avenir se construise sur ces fondations. Qu’on n’y voit donc pas un manuel ou un plan directeur : c’est le début d’une conversation vitale.
Les efforts, pour assurer une éducation inclusive et de qualité pour toutes et tous, ont suscité des appels en faveur d’un engagement plus important du secteur privé, affirmant que les entreprises et les fondations peuvent jouer un rôle important en tant que partenaires dans la réalisation de l’Objectif de Développement Durable n° 4 (ODD 4).
Ces dernières années, compte tenu de l’insuffisance des financements publics et de la nécessité d’intervenir en urgence, les acteurs privés se sont de plus en plus impliqués dans divers aspects des programmes éducatifs, pour l’éducation dans les situations d’urgence (ESU). Toutefois, cet arrangement peut engendrer des tensions entre l’engagement du secteur privé et la réponse humanitaire dans le domaine de l’éducation, ce qui doit être pris en compte et nécessite à son tour une coordination, un plaidoyer et une attention supplémentaires. Ce document explore certaines des tensions et fait des recommandations, pour soutenir la priorisation d’une éducation publique sûre, équitable et de qualité, pour tous les enfants et les jeunes touchés par des crises.
L’INEE soutient le droit à l’éducation de chaque jeune, et reconnaît l’État comme principal responsable de la scolarisation, conformément aux déclarations, cadres et instruments juridiques internationaux, qui affirment et protègent le droit à l’éducation (voir encadré sur les instruments juridiques, qui protègent le droit à l’éducation).
Définitions :
Education et protection de la petite enfance (EPPE) : La Classification internationale type de l'éducation 2011 (CITE) définit l'éducation de la petite enfance (EPE) comme une prise en charge et un apprentissage en milieu scolaire ou dans une autre institution pour un groupe de jeunes enfants. Elle peut être fournie dans un centre, une communauté ou à domicile. L’EPE est souvent désignée en des termes différents à travers le monde. Cela inclut, le développement et la protection de la petite enfance; l'éducation et la protection de la petite enfance; le développement de la petite enfance; l'éducation de la petite enfance (EPE), le développement, la protection et l’éducation de la petite enfance et l'éducation et le développement de la petite enfance.
La CITE classe en outre l'EPPE en deux sous-catégories par groupe d'âge :
(1) Développement éducatif de la petite enfance (garde d'enfants) : pour les enfants de 0 à 2 ans. Il s'agit d'une unité de garde d'enfants qui comprend des crèches et des garderies dans une configuration organisée.
(2) Enseignement pré primaire : L'enseignement pré primaire ou préscolaire peut être défini comme la phase initiale de l'instruction organisée, conçue principalement pour initier les jeunes enfants âgés de trois ans à l'âge de la scolarité obligatoire au début de l'école primaire (généralement entre quatre et six ans), à un environnement de type scolaire, c'est-à-dire de fournir un pont entre la maison et l'école formelle.
Ainsi, dans le cadre de ce questionnaire,
l'éducation et la protection de la petite enfance (EPPE) fait référence à tous les programmes pour les enfants entre leur naissance et le début de l’enseignement primaire. Cela inclut le développement éducatif de la petite enfance et l’éducation préprimaire.
le développement éducatif de la petite enfance (DEPE) réfère principalement aux services de garderie pour les enfants entre zéro et deux ou trois ans
l’éducation préprimaire réfère à l’éducation en maternelle pour les enfants entre 3 ans et le début de l’école primaire.
Prestataire d'éducation : organisation qui dispense une éducation, soit comme objectif principal, soit comme objectif secondaire. Il peut s'agir d'un établissement d'enseignement public, d'une entreprise privée, d'une organisation non gouvernementale ou d'un organisme public non éducatif.
L'éducation formelle est une éducation qui est institutionnalisée, intentionnelle et planifiée par des organisations publiques et des organismes privés reconnus, et - dans leur totalité - constitue le système d'éducation formelle d'un pays. Les programmes d'enseignement formel sont ainsi reconnus comme tels par les autorités compétentes de l'éducation nationale ou équivalentes, par exemple, toute autre institution en coopération avec les autorités nationales ou infranationales de l'éducation.
Les établissements privés désignent les établissements d'enseignement qui ne sont pas exploités par une autorité publique mais contrôlés et gérés, à but lucratif ou non, par un organisme privé, tel qu'une organisation non gouvernementale, un organisme religieux, un groupe d'intérêt spécial, une fondation ou une entreprise commerciale