«Dans chaque situation que nous affrontons, une approche basée sur les droits nous oblige à nous demander: Quel est le contenu de ce droit? Qui sont les détenteurs de ce droit? Qui sont les détenteurs d'obligations correspondantes ? Les titulaires de droits et les détenteurs  d’obligations sont-ils en mesure de revendiquer leurs droits et les mettre en œuvre? Si ce n’est pas le cas, comment pouvons-nous les aider à le faire? Tel est le cœur d'une approche fondée sur les droits de l’Homme» - Mary Robinson, Ancienne Haut- Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme.

Le droit à l'éducation est essentiel à la poursuite du développement. Au cours des dix à quinze dernières années, la société civile et les agences des Nations Unies ont fait de grands progrès pour réunir le développement et les droits humains, afin de faire en sorte que les cadres théoriques des deux disciplines soient intégrées dans la pratique.

Une approche fondée sur les droits de l'Homme combine la théorie et les pratiques de développement avec le cadre juridique des droits de l'Homme afin de promouvoir et protéger de manière opérationnelle les droits de l’Homme et de lutter contre les inégalités qui sont au cœur des problèmes de développement.

Une approche fondée sur les droits de l’Homme change les plans de développement, les politiques et programmes de simple charité en un processus d'autonomisation que les gens connaissent et par lequel  ils revendiquent leurs droits et où les porteurs d'obligations peuvent être tenus responsables. Cela signifie donner aux gens davantage de possibilités de participer à l'élaboration des décisions qui ont un impact sur la jouissance de leurs droits de l’Homme. Cela signifie également l'augmentation de la capacité de ceux en charge de la réalisation des droits à reconnaître et savoir comment respecter ces droits, et veiller à ce qu'ils puissent être tenus responsables. L’approche fondée sur les droits de l’Homme comprend cinq principes, connus en tant que les principes PANEL, voir l'accordéon ci-dessous pour plus d'informations.

Une approche fondée sur les droits de l’Homme appliquée au droit à l'éducation signifie que les organisations de la société civile soutiennent les communautés locales, qui sont des agents actifs du changement. Les communautés locales identifient un aspect du droit à l’éducation qu’elles souhaitent défendre - tel que la  scolarisation des filles dans l'enseignement primaire ou l'amélioration de la formation des enseignants pour une éducation de meilleure qualité, et identifient aussi le garant de l’obligation auprès duquel elles peuvent revendiquer leurs droits.

Cette approche peut être appliquée à tous les niveaux d'engagement – Partant de  la manière dont les écoles fonctionnent, les décisions des autorités locales, à la manière dont les politiques nationales sont élaborées. Une fois que le contenu du droit et le devoir-porteur correspondant sont identifiés, les communautés locales et la société civile peuvent ensuite développer et mettre en œuvre une stratégie pour revendiquer des droits pouvant inclure une variété de tactiques, telles que la collecte de données pour les rapports, le développement des campagnes de sensibilisation , la pression sur les gouvernements ou la saisie des tribunaux.

Il existe beaucoup de stratégies différentes que la société civile peut utiliser et la tactique choisie dépendra d'un certain nombre de facteurs, comprenant le problème en question, le porteur d’obligations, les contextes et ressources locales et nationales disponibles pour mettre en œuvre la stratégie. La plupart du temps, plusieurs stratégies sont nécessaires pour atteindre l'objectif. Il est souvent plus facile de commencer au niveau communautaire, puisse tourner vers des groupes qui travaillent à l'échelle nationale, régionale et internationale.

Passer de la théorie à l'action est crucial pour la réalisation du droit à l'éducation sur le terrain.

Beaucoup de manuels utiles ont été développés par des organisations partenaires pour vous guider dans l'action. Nous vous recommandons particulièrement:

 

 

Voir la boîte sur le côté droit pour plus de ressources.

Voir aussi nos pages fournissant des renseignements sur le suivi du droit à l'éducation, dénoncer une violation, poursuivre en justice et faire campagne pour le droit à l'éducation.

Dans la pratique, il existe cinq principes de base lors de l’application d’une approche fondée sur les droits de l’Homme, connus sous le nom de principes PANEL (de son acronyme anglais).

Ceux-ci sont:

  • La participation : Cela signifie que les détenteurs de droits, incluant les élèves, parents et les communautés locales, sont engagés activement dans la revendication de leurs droits. Les enfants devraient être au centre du processus de prise de décision qui touche leur éducation, mais à cause de la nature de l’éducation, les parents, les professeurs et les communautés locales ont tous un rôle actif à jouer. La participation doit être active, libre et significative, et il faut s’assurer que la participation concernant le droit a l’éducation est centrée sur l’enfant.

  • La responsabilité: les États doivent rendre des comptes concernant leurs obligations en matière de droits de l'Homme, et dans une approche HRBA  ils sont souvent la cible des tactiques de plaidoyer. Les États doivent être transparents sur les processus de prise de décision et veiller à ce qu'ils incluent la participation des communautés affectées, des enseignants, des parents et des élèves dans ces processus décisionnels.

  • La non-discrimination et l'égalité: la non-discrimination et l'égalité sont au cœur du cadre des droits de l'Homme. Cela signifie que nous nous concentrons sur ceux qui sont les plus marginalisés dans le but d'apporter des changements à tous.

  • La responsabilisation: Les détenteurs de droits doivent être en mesure de connaître et comprendre leurs droits et avoir les compétences et outils pour les revendiquer. La société civile former, fournir les outils et le soutien aux communautés locales et veiller à ce que le plaidoyer soit véritablement exercé par les communautés.

  • Le lien vers le cadre juridique international des droits de l’Homme: L’approche ABDH doit provenir du cadre législatif international. Le cadre juridique apporte de la crédibilité et un moyen d’encadrer les enjeux et  problèmes ainsi que la demande de réparation.