À l'approche de la troisième Conférence mondiale de l'UNESCO sur l'enseignement supérieur, l'Initiative pour le droit à l'éducation a organisé l'événement " Faire le point : le droit à l'enseignement supérieur en France ".
Après une table ronde réussie avec des organisations de la société civile et des chercheurs au printemps 2021, l'événement de cette année a réuni des représentants de l'État, des étudiants et des chercheurs pour faire avancer la discussion sur les inégalités dans l'enseignement supérieur en France.
S'appuyant sur un projet de recherche de quatre ans en collaboration avec la Clinique de l'École de droit de Sciences Po et des chercheurs du Réseau francophone de recherche sur la privatisation de l'éducation (ReFPE), de l'Université de Genève, de l'Université de Paris-Saclay et de l'Université d'Orléans, la table ronde a engagé les partenaires et les participants dans une discussion animée autour des défis à la réalisation du droit à l'enseignement supérieur en France.
Audrey Bergassoli, Margaret Harris et Hicham Touili-Idrissi, étudiants de la Clinique de l'Ecole de Droit de Sciences Po qui ont reçu le prix Anthony Mainguené pour leur étude conjointe avec RTE sur les inégalités dans l'enseignement supérieur ont présenté les principales conclusions de leur recherche. Ils ont souligné que la polarisation géographique des établissements d'enseignement supérieur en France, la valeur sociale attribuée à certains programmes et établissements d'enseignement supérieur, ainsi que les coûts directs et indirects de l'enseignement supérieur, se recoupent avec les inégalités socio-économiques et territoriales existantes et représentent une menace pour la pleine réalisation du droit à l'enseignement supérieur pour tous dans un contexte de privatisation croissante. Claire Calvel et Victor Chareyon, étudiants en master à l'ENS Paris-Saclay qui ont collaboré avec RTE au cours de l'année écoulée sur les questions relatives au financement de l'enseignement supérieur, ont également présenté les résultats de leur étude démontrant les effets de l'allocation et de la distribution des budgets sur le droit à un accès égal et non discriminatoire à une éducation de qualité pour tous.
La députée Karine Lebon, membre de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation du Parlement français et auteur du rapport sur un nouveau projet de loi sur l'éducation concernant les procédures d'admission dans l'enseignement supérieur, et Mme Anne Sophie Barthez, directrice générale de l'enseignement supérieur et de l'emploi au ministère de l'enseignement supérieur, ont engagé une discussion animée et transparente avec l'auditoire, reconnaissant la complexité des défis qui doivent encore être relevés pour assurer la pleine réalisation du droit à l'enseignement supérieur en France.
Avant la fin de la session, Mickaël Musto, Président du syndicat étudiant de l'Université Paris-Nanterre, a partagé le témoignage de son expérience de travail avec le mouvement étudiant Sans-Fac qui a occupé une partie d'un bâtiment universitaire pour protester contre la sélectivité des procédures d'admission.
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