24 Avril 2024

En mars, le Compliance Advisor Ombudsman (CAO) a publié son rapport d'enquête de conformité sur l'investissement de la Société financière internationale (SFI) de la Banque mondiale dans Bridge International Academies (BIA).  Le rapport indique clairement que les manquements de la SFI en matière de diligence raisonnable et de supervision ont entraîné des dommages irrévocables pour les étudiants, notamment "des dommages aigus et à long terme pour le développement physique, cognitif, social et émotionnel [des survivants], en plus des désavantages économiques dus à la perte de productivité, à l'invalidité et à la diminution de la qualité de vie".

De manière cruciale, le rapport nous oblige à considérer le rôle des investisseurs publics et privés, actuels et passés, dans les BIA. Ces derniers ont contribué, par leurs investissements, à faire des BIA le plus grand réseau d'écoles privées à prix bas d'Afrique et sont donc également responsables par extension. Parmi ces investisseurs figurent British International Investment, PROPARCO, la Banque européenne d'investissement, Norfund, entre autres, incluant des investisseurs privés.

En raison de la gravité des résultats, RTE et les organisations signataires appellent :
 
Les investisseurs à :
  • Répondre publiquement aux conclusions du rapport du CAO et prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier au préjudice causé ;
  • Fournir un compte rendu complet de leur diligence raisonnable et de leur supervision des investissements de Bridge International Academies à ce jour et des mesures qu'ils prendront pour améliorer la supervision et la responsabilité à l'avenir ;
  • Décrire les mesures qu'ils prendront pour remédier aux préjudices subis par les élèves, notamment en contribuant à l'indemnisation financière et à la réadaptation des survivants ;
  • Quitter de manière responsable leurs investissements directs ou indirects dans Bridge International Academies, là où les investissements sont encore actifs, et ;
  • Décrire comment leurs stratégies de prêt pour l'éducation de la maternelle à la terminale seront modifiées à la lumière des conclusions du rapport.

La SFI à :

  • Décrire publiquement les mesures qu'elle a prises pour contacter d'autres investisseurs des Bridge International Academies, partager ses conclusions et discuter d'actions collectives en vue d'offrir des solutions aux survivants.
  • La branche de la Banque mondiale chargée du secteur public à :
  • Renforcer et étendre son soutien aux pays touchés par l'investissement (Kenya, Liberia, Nigeria et Inde) afin de les aider à remplir leurs obligations constitutionnelles de fournir une éducation publique gratuite et de qualité à toutes et tous, en particulier dans les zones mal desservies.

Les pays où les écoles BIA/NewGlobe fonctionnent encore (c'est-à-dire l'Ouganda, le Kenya, le Libéria et le Nigéria) à :

  • Examiner les conclusions du présent rapport et veiller à ce que les ministères de l'Éducation respectifs prennent les mesures nécessaires, conformément aux lois et aux normes nationales, pour mettre les Bridge International Academies en conformité ou pour fermer les écoles dans les délais prévus par la loi.

 

Lire la déclaration complète ici en anglais et en français