Le rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, Felipe González Morales, a publié un rapport aux suites de sa visite en Hongrie en Juillet 2019.
Sa visite a été l’occasion de rencontrer les autorités relatives à la migration et de mener des interviews privées pour avoir le point de vue des plus vulnérables, lui permettant "d’évaluer les lois, politiques et pratiques relatives à la gouvernance des migrations en Hongrie, ainsi que leur incidence sur les droits de l’homme des migrants de toutes catégories".
Le rapport donne une place particulière au droit à l’éducation, et plus précisément sur les restrictions d'accès à une éducation de qualité pour cause de rétention et de l'existence de zones de transit.
La Hongrie a été plusieurs fois rappelé à l’ordre en matière de traitement de migrants, récemment la cour européenne de justice a rendu un verdict en faveur des demandeurs d’asile sur leur placement en rétention, condamnant la systématisation de cette pratique et rappelant son cadre temporaire et exceptionnel.
Le rapporteur spécial a mis en avant que les zones de transit sont un frein majeur pour l’accès à l’éducation des enfants migrants (accompagnés ou non). Elles sont "inappropriées et inadéquates pour accueillir des enfants, qu'ils soient accompagnés ou non, ou d'autres personnes ayant des besoins spéciaux" (paragraphe 34).
Les mineurs représentent 60% de la population, sur 361 personnes résidant dans ces zones 197 d’entre eux sont des enfants. Un grand nombre sont présent depuis plus d’un an. Depuis 2017, "les autorités hongroises ont commencé à proposer des activités éducatives et récréatives de base aux enfants dans les zones de transit. Ces activités ne semblent pas être entièrement adaptées aux besoins des enfants"(paragraphe 27).
En mars 2020, le Comité des droits de l'enfant, dans ses observations finales concernant la Hongrie, a réaffirmé le droit des enfants migrants demandant au gouvernement hongrois "de faire en sorte que les enfants qui se trouvent dans les zones de transit aient accès à l’éducation dans les mêmes conditions que les enfants hongrois, et aient accès à leur sortie à des services adéquats de protection de l’enfance, d’éducation et de santé , y compris des services de santé mentale" (paragraphe 39).
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