Le 30 septembre 2024, notre directrice, Delphine Dorsi, est intervenue lors d'un événement sur la protection du droit à l'éducation et à la protection de la petite enfance (EPPE) en temps de crise, organisé par l'UNESCO avec le soutien du Hub mondial de Genève pour l’éducation dans les situations d’urgence, de l'UNICEF, d'Education Cannot Wait et de la mission permanente de la Colombie auprès de l'ONU à Genève.
L'événement s'est tenu en marge du Conseil des droits de l'Homme et à la suite du dialogue sur le droit à l'éducation organisé en juin 2024 par la Commission suisse pour l'UNESCO, l'Université de Genève et le Bureau de liaison de l'UNESCO à Genève.
Notre directeur a brièvement présenté le point de vue de l'Initiative pour le droit à l'éducation (RTE) sur la base de notre travail sur l'EPPE et sur l'éducation dans les contextes de conflit, tous deux fondés sur les droits de l'Homme.
Elle a souligné notre travail spécifique sur le suivi du droit à l'éducation, y compris notre guide sur le suivi de l'éducation en cas d'attaque du point de vue des droits de l'Homme, qui s'applique à l'EPPE, et un guide à venir sur le suivi de l'EPPE du point de vue des droits de l'Homme. Ce dernier contient une série d'indicateurs spécifiques à l'EPPE pour le suivi de l'EPPE dans les situations d'urgence, couvrant les aspects liés à la préparation de l'État ainsi qu'aux réponses et au rétablissement de la situation. Ces indicateurs ont été principalement développés pour les organisations de la société civile mais peuvent également être utilisés par les Etats pour soutenir leur travail de suivi. Elle a souligné que RTE espère encourager le suivi de ces dimensions spécifiques du droit à l'éducation, qui sont indispensables à l'élaboration de lois et de politiques pertinentes, tout en reconnaissant les défis particuliers posés par les contextes de crise.
Rappelant l'énorme implication des acteurs privés dans l'EPPE, elle a partagé l'appel récent lancé par le Réseau francophone de recherche sur la privatisation de l'éducation (ReFPE) pour sensibiliser au manque de données de qualité pour une compréhension approfondie de la privatisation de l'éducation, et pour exhorter les gouvernements, avec le soutien des organismes internationaux, à fournir un accès à des données fiables sur cette question.
Répondant à la demande concernant l'initiative au niveau mondial, elle a mentionné notre travail de collaboration avec un large éventail d'acteurs, y compris l'UNESCO, pour renforcer le cadre juridique international sur l'EPPE afin de renforcer la mise en œuvre au niveau national. Dans le cadre de ces efforts, elle a fait part de l'élaboration des principes directeurs sur l'EPPE, qui comprennent une section sur "l'EPPE dans et après les situations d'urgence et les crises prolongées".
Dans l'introduction de l'événement, le Danemark, la Colombie, le Sud-Soudan, le Luxembourg et les Maldives ont fait part des défis et de certaines des meilleures pratiques mises en œuvre au niveau national. Ils ont notamment souligné la nécessité d'adapter les réponses aux contextes nationaux, y compris par le biais d'initiatives communautaires, ainsi que la question de la collecte de données dans de tels contextes. Plusieurs ont mentionné l'importance d'aborder d'autres dimensions - au-delà de l'éducation - telles que la santé mentale.
Plusieurs acteurs clés ont partagé les perspectives de leur propre travail : UNESCO, UNICEF, HCR, OMS, Education Cannot Wait (ECW) et Institute on Statelessness and Inclusion (Institut sur l'apatridie et l'inclusion).
L'UNESCO a fait référence à la dimension évolutive du droit à l'éducation, indiquant qu'une attention particulière est accordée à l'EPPE dans ce processus. L'Institut sur l'apatridie et l'inclusion a rappelé que le statut juridique des enfants et l'absence de documents administratifs ne peuvent constituer un obstacle à l'accès à l'EPPE. L'UNICEF a mis en avant son initiative "Five millions Futures" (Cinq millions d’avenir), qui vise à offrir à 5 millions d'enfants et à leurs familles un accès équitable à des services d'éducation et de protection de la petite enfance (EPPE) inclusifs et de qualité, en particulier dans les zones touchées par une crise. Cette initiative repose sur trois piliers fondamentaux. L'OMS a souligné que les soins et l'éducation commencent à la maison et a mentionné le cadre de soins attentifs pour le développement de la petite enfance. Le HCR a appelé toutes les parties prenantes à se joindre à lui pour accroître les ressources et le soutien au développement de la petite enfance dans les situations de crise, tandis que ECW a souligné l'importance de l'intentionnalité dans le financement de la protection et de l'éducation de la petite enfance.
Au cours des questions-réponses, la République dominicaine a souligné que sans éducation, les conflits se répètent toujours, affirmant que "l'éducation nous libérera des conflits".
Petra Heusser, directrice exécutive du Centre mondial de Genève pour l'éducation dans les situations d'urgence, a conclu par une perspective des droits de l'homme, indiquant que les mécanismes des droits de l'homme sont essentiels à la réalisation du droit à l'éducation et informant de la publication de plusieurs fiches d'information pour mieux les utiliser.