29 Mai 2020

Le 28 mai, l’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé le 9 septembre comme Journée internationale pour la sanctuarisation des écoles de toute violence

Son Altesse Sheikha Moza du Qatar, présidente de Education Above All, de la campagne et défenseuse des objectifs de développement durable des Nations unies, qui a mené la campagne, a déclaré : “Je suis heureuse que l'Assemblée générale ait reconnu l'importance de cette question urgente et ait instauré une Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques. Notre défi consiste maintenant ... à traduire notre vision de l'éducation pour tous de la volonté politique en un réel changement sur le terrain. Les attaques contre les écoles doivent cesser et les auteurs de ces attaques odieuses doivent être tenus de rendre des comptes, afin que les millions d'enfants privés d'éducation dans les situations de conflit puissent aspirer à un avenir meilleur. L'éducation est leur bouée de sauvetage et nous devons la protéger".

En adoptant une telle résolution au cœur de l'actuel Covid19, l'Assemblée générale des Nations unies place l'éducation au centre des préoccupations internationales. Il est mis en avant la nécessité de sauvegarder et protéger les espaces d’apprentissages sûrs, notamment dans un contexte d’urgence humanitaire. Selon la résolution, cette nouvelle Journée internationale pour la protection de l'éducation servira à ‘prendre des mesures pour assurer la pleine réalisation du droit à l’éducation pour tous les enfants et, en particulier, de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les écoles contre les attaques, ainsi que les personnes ayant droit à une protection pour ce qui les concerne dans les situations de conflit armé, de s’abstenir de toute action qui entrave l’accès des enfants à l’éducation, et de faciliter l’accès à l’éducation dans les conflits armés,’.

Les attaques contre les écoles sont encore fréquentes. Entre 2013 et 2017, 12 700 attaques ont été perpétrées contre des lieux d'apprentissage, mettant en danger plus de 21 000 élèves et enseignants. Entre 2013 et 2017, la République démocratique du Congo, Israël/Palestine, le Nigeria et le Yémen sont les États où les écoles sont les plus menacées, avec plus de 1 000 attaques contre des écoles au cours de cette période. Les attaques contre les écoles peuvent avoir des conséquences graves et multiples, elles mettent en danger les enfants et les enseignants, les écoles peuvent être utilisées à des fins militaires, elles peuvent également conduire au recrutement d'enfants dans les conflits armés et/ou à la violence sexuelle, et elles mettent en danger l'enseignement supérieur. 

L'adoption de la résolution est particulièrement importante, son paragraphe 2 “Réaffirme le droit à l’éducation pour tous et l’importance qu’il y a, dans les situations d’urgence humanitaire, à assurer la sécurité des établissements scolaires, à mettre en place des conditions propices à l’apprentissage et à dispenser un enseignement de qualité à tous les niveaux, y compris pour les filles, en offrant, lorsque c’est possible, une formation technique et professionnelle, grâce à un financement adéquat et à des investissements dans les infrastructures, pour l e bienêtre de tous, estime à cet égard que l’accès à un enseignement de qualité peut contribuer à la réalisation des objectifs de développement à long terme (...)”. 

L'Assemblée générale invite tous les acteurs à sensibiliser à cette question et à "célébrer de manière appropriée la Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques". En outre, elle invite l'UNESCO et l'UNICEF à faciliter la célébration de cette journée. 

Lors de la session parlementaire de la résolution, le président de l’Assemblée Tijjani Muhammad-Bande (Nigeria) a rappelé que  “Pour les enfants piégés dans les conflits, l'éducation apporte la stabilité et l'espoir d'un avenir meilleur”. Mettre l’éducation au cœur des préoccupations internationales et humanitaires, et œuvrer pour garantir un accès à tous et toutes à une éducation de qualité est primordial, selon lui “ne pas le faire, ce serait laisser tomber toute une génération”. Dans le contexte du Covid19, garantir ce droit est un défi majeur et nécessite des efforts conjoints de la communauté internationale et de tous ses acteurs, y compris dans les situations de conflit. 

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