La mise en œuvre du droit à l’éducation demande des financements afin de pouvoir construire des écoles, payer le salaire et la formation des professeurs, fournir du matériel scolaire, etc. 

En vertu du droit international, les États ont l’obligation d’utiliser le maximum des ressources dont ils disposent pour mettre en œuvre le droit à l’éducation. Même si les ressources d’un État sont très limitées, celui-ci a l’obligation de mettre en œuvre en priorité certaines obligations, telles que l’introduction de l’éducation primaire gratuite et de garantir l’éducation pour tous sans discrimination. Il a aussi l’obligation de fournir progressivement un enseignement secondaire et supérieur gratuit et d’améliorer continuellement la qualité de l’éducation. Cela signifie qu’il doit prendre des mesures immédiates et progressives pour pleinement mettre en œuvre le droit à l’éducation et ne doit pas prendre de mesures rétrogrades.

Afin de mettre en œuvre le droit à l’éducation de manière efficace, les États doivent s’assurer qu’une portion suffisante du budget national soit alloué au financement de l’éducation et que cet argent soit utilisé efficacement et de manière équitable pour garantir l’éducation pour tous et pour remédier aux inégalités.

Les déclarations internationales, comme par exemple la Déclaration de Jomtien, reconnaissent que les États devraient dépenser au moins 6% de leur PIB et/ou au moins 20% de leurs budgets nationaux dans l’éducation afin de pouvoir parvenir à une éducation de qualité pour tous. Dans certains États, le budget national consacré à l’éducation est garanti par la constitution ou la législation. C’est le cas, par exemple, du Brésil du Costa Rica et de l’Indonésie. 

L'éducation est principalement financée par les revenus domestiques obtenus par les taxes nationales. Cependant, les politiques fiscales nationales sont souvent insuffisantes pour générer suffisamment de revenus. Les organisations de la société civile font campagne pour un système fiscal juste. Voir par exemple,  «#TaxPower: ActionAid’s campaign explained» d’ActionAid (en anglais uniquement) et la publication de la Campagne mondiale pour l’éducation – « Imposer l’équité : financer l’éducation pour tous avec des ressources domestiques ».

Les politiques macro-économiques menées peuvent aussi être une source d'inquiétudes dans la mesure où on peut se demander si elles facilitent ou gênent les investissements dans le domaine de l'éducation. Pendant plusieurs années, le Fonds Monétaire International (FMI) a imposé au secteur public une limitation des salaires pour les pays à faible revenu comme condition pour des accords de prêt, ce qui a activement bloqué les investissements dans les salaires des professeurs jusqu'à ce que des recherches et un travail de plaidoyer combinés ont persuadé le FMI de supprimer ces conditions. Voir par exemple le rapport d’ActionAid «Confronting the contradictions» (en anglais uniquement).

Lorsque les revenus domestiques ne sont pas suffisants, la communauté internationale devrait fournir des contributions (PIDESC, article 4; CDE, article 4 et 28.3). Il est important que cela soit fait de manière harmonieuse plutôt que par le biais de projets fragmentés et le meilleur exemple de financement commun est le Partenariat mondial pour l’éducation (constitué de gouvernements donateurs, d'agences multilatérales de développement, de gouvernements de pays en développement, de la société civile et d'autres actionnaires) qui fournit à la fois un financement et un soutien aux gouvernements ayant des projets crédibles liés au secteur de l'éducation dans les pays en développement. Même si la responsabilité est partagée concernant la mise en place du droit à l'éducation à travers le monde, les donateurs ont actuellement tendance à réduire leur  soutien financier pour l'éducation de base.

Malgré une crise financière mondiale, l'obstacle principal à un financement adéquat de l'éducation continue d'être le manque de volonté politique. Par ailleurs, la corruption constitue un autre obstacle majeur à la réalisation du droit à l'éducation. Pour plus d'information voir le site Internet de Transparency International.

En réponse à la Crise financière relative à l'éducation, certains actionnaires ont appelé à davantage d'investissements dans l'éducation sur les marchés financiers. Cependant, comme l'indique le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'éducation, «le concept de l'éducation comme bien collectif est important pour encourager les investissements publics dans l'éducation...cela fournit la base pour une réglementation sur les fournisseurs privés de l’éducation afin que l’intérêt de la société pour l’éducation ne soit pas sacrifiée au profit de bénéfices privés». 

Il est important d’évaluer le budget national collecté, alloué et dépensé pour l’éducation au moment de contrôler la mise en œuvre du droit à l’éducation à un niveau national afin de pouvoir déterminer si le gouvernement fait de son mieux pour mettre en œuvre le droit à l’éducation. Plus d’information sur la façon d’analyser les problèmes de financement de l’éducation dans le référentiel ActionAid/CME, Droits à l’éducation: guide pour praticiens et activistes (chapitre 3) et dans le référentiel de IHRIP/IBP «Reading the books: Governments’ budgets and the right to education» (en anglais uniquement).