Conférence publique et table ronde d’experts sur la privatisation de l’éducation, 18 mars 2015

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© Manon Aubry
Ysé El Bouhali-Bouchet and Dora Tamas - @doratamas_
28 Avril 2015

Une journée de réflexion sur le sujet de la privatisation de l’éducation a été organisée conjointement par la Clinique HEDG de l’École de Droit, la Global Initiative for Economic and Social Rights et le Right to Education Project. Cette journée a réuni à huis clos des experts français et internationaux sur la privatisation de l’éducation, et s’est terminée par une conférence publique sur le même thème.

Les étudiants de la Clinique HEDG (droits de l’homme) ainsi que les deux ONG travaillent depuis septembre 2014 sur un projet relatif à l’impact de la privatisation sur le droit à l’éducation. Dans le cadre d’un projet plus large de plaidoyer, les étudiants ainsi que les membres des ONG ont travaillé en particulier sur le cas de deux pays, le Chili et le Népal, où le phénomène de privatisation de l’éducation est important.

Au cours des dernières décennies, le nombre d’enfants dans les écoles privées aux niveaux primaire et secondaire a largement augmenté, en particulier dans les pays en développement. Il existe des écoles privées de différentes sortes, mais un grand nombre de celles qui ont été créées récemment sont à but lucratif. Il existe entre autre des écoles à “bas coûts” qui s’adressent à des populations à faibles revenus et proposent une offre éducative supposée être de meilleure qualité que l’offre publique.

Ainsi, un marché actif a émergé, au sein duquel les écoles privées sont en compétition les unes avec les autres et avec les écoles publiques. Le développement des écoles privées soulève un certain nombre de questions par rapport à la réalisation du droit à l’éducation et des droits humains en général. Si le cadre légal des droits humains protège la liberté des parents de choisir l’école et l’éducation qu’ils souhaitent pour leurs enfants, il exige également que chaque enfant ait accès à une éducation primaire et secondaire gratuite, de qualité et sans discrimination. Les Etats sont tenus de jouer un rôle actif dans le système éducatif.

Dans ce contexte, les événements organisés à Sciences Po ont été l’occasion de discuter de la situation et d’envisager des solutions, ainsi que d’attirer l’attention du monde universitaire et du grand public sur ces questions.

Au cours de la table ronde, les experts de l’éducation ont débattu des différents aspects du sujet, tels que la notion de justice sociale dans l’éducation, du rôle de l’éducation privée et de la régulation des écoles privées. L’objectif de cette table ronde était de soulever les questions sous-jacentes et les problèmes que cause le phénomène de la privatisation de l’éducation. Il s’agissait aussi de s’accorder sur un ensemble de standards internationaux qui devraient s’appliquer à l’éducation privée. Les participants ont convenu de se rencontrer à nouveau dans quelques mois afin de discuter d’une proposition commune pour de tels standards.

La journée de réflexion s’est conclue par une conférence publique intitulée “Privatisation de l’éducation : le nouveau défi des droits de l’Homme pour les Etats en développement ?”. M. Kishore Singh, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit à l’éducation, a fait un discours liminaire. Les étudiants de la Clinique de l’Ecole de droit de Sciences Po ont ensuite présenté leurs recherches sur le Népal et sur le Chili, avant qu’Olivier de Schutter, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU ne partage ses réflexions sur le sujet.

Voir la video de la conférence

 

Ysé El Bouhali-Bouchet est étudiante en Master de Global Governance Studies (GGS) à l’École de droit de Sciences Po Paris et membre du programme sur le droit à l’éducation de la Clinique HEDG (Human rights, Economic Developement and Globalisation) de l’École de droit. Avant cela, elle a étudié les sciences politiques et le droit économique à Sciences Po Paris et à l’Université Pacifico de Lima au Pérou. Elle a aussi été stagiaire juridique au sein du cabinet Clifford Chance et au Conseil d’État.

 

 

 

Dora Tamas est étudiante en Master de Global Governance Studies (GGS) à l’École de droit de Sciences Po Paris et membre du programme sur le droit à l’éducation de la Clinique HEDG (Human rights, Economic Developement and Globalisation) de l’École de droit.
Avant cela, elle a étudi
é les affaires européennes et les sciences politiques à Sciences Po Paris, au campus européen de Dijon, et à King's College London. Elle a aussi été stagiaire à la Commission européenne et au cabinet d'avocat CMS bureau Francis Lefebvre.

 

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